C'est parti pour la descente dans la réserve naturelle de Néouvielle, avec comme première étape le Gourg de Rabas. L'avantage de descendre du col, c'est qu'on voit très bien les différentes étapes (le GR passe à côté des principaux lacs de la réserve). Comme vous pouvez le deviner, si je descends, d'autres montent vers le col.

 

J'approche du Gorug, et la question se pose : par quel côté passer ? Je prendrai les anicennes marques du GR, qui contourne le lac par le nord, à travers l'éboulis. Et je peux vous dire que ce n'était pas de la tarte, les rochers étant gros, il fallait parfois faire de grandes enjambées. En plus, le soleil commence à taper fort (il est 14h15), et je fatigue.

 

Vous voyez le type d'éboulis ? Pas évident ! Heureusement, en cce jour dété d'un bleu très pur, les reflets dans le lac sont magnifiques.

 

Une fois sorti du pierrier, on part légèrement à l'est contourner une petite colline. La vue sur le massif est vraiment magnifique. (cliquez sur le lien ci-dessous pour voir le panoramique en grand).

Massif de Néouvielle

 

Le sentier descend maintenant tout droit vers les lacs d'Aumar (à gauche) et d'Aubert (en face). L'occasion de prendre une photo digne des meilleures cartes postales.

Réserve de Néouvielle

 

Et ça cogne, et ça cogne. Certes, on retrouve les arbres, mais l'espace est encore bien dégagé, et l'arrivée aux lacs semble encore bien loin.

 

Petit à petit, le lac d'Aumar se rapproche. Mais cela devient de plus en plus dur.

 

Ca y est, le lac d'Aumar et ses eaux limpides est enfin atteint ! Il est 15h, mais je ne peux pas m'arrêter là : les zones de camping sont clairement délimitées, et puis ce n'est pas ici que je dors, mais encore bien plus bas.

 

Dix minutes plus tard, j'arrive au lac d'Aubert, où une table panoramique dévoile les noms des sommets qui se dressent au-dessys du lac (à part la pointe du pic de Néouvielle, je vous épargne les autres). À partir de maintenant, je quitte le GR 10 proprement dit pour rejoindre la lac d'Orédon.

Panorama du lac d'Aubert

 

C'est la dernière descente, censée mener en une petite heure au lac d'Orédon. Le sentier passe d'abord à côté des Laquettes, où il me reste suffisamment de forces pour faire un autoportrait vers 15h50.

 

Mais dépassé les laquettes, le sentier devient pénible. S'il passe en sous-bois, le sentier n'est guère agréable car il faut enjamber des grosses pierres, ce qui fait mal aux pattes (cela fait plus de 8 heures que je suis parti de Barèges). De temps en temps, on traverse la route de la réserve, mais surtout on ne voit pas la fin du sentier, c'est-à-dire l'arrivée au lac d'Orédon.

 

À la toute fin, une trouée apparaît, qui permet de prendre cette photo.

Quand on atteint les berges, il faut encore longer le lac jusqu'au parking de l'hôtel, où j'arrive sur les coups de 16h40, neuf heures après le départ de l'Hospitalet. Je suis vanné, et je pose mes affaires dans la petite chambre qui m'est donnée. Je me défais bien vite de mes chaussures, aère mes chaussettes de rando à la fenêtre (je vous rassure je donnais sur l'arrière), et prend une douche bien méritée. Je profite alors de la terrasse avec vue sur le lac et attends tranquillement le repas du soir. Puis je vais me coucher, pour bien me reposer : j'ai encore 5 jours de marche avant de rejoindre Luchon.

C'est une petite journée qui m'attend, avec le franchissement du col d'Estoudou, la descente vers le lac de l'Oule, puis la montée vers les lacs de Bastan.

Le parcours

 

3 petites heures de marche (environ 7 km), des montées progressives, et du beau temps en perspectives. Pour pouvoir profiter du lieu d'arrivée, je préfère tout de même me lever tôt, et je pars donc à 8h30 de l'hôtel.

Le profil

 

Depuis l'hôtel, un sentier grimpe dans la forêt pour rejoindre le col d'Estoudou et le GR. Montée à la fraîche donc (le soleil n'est pas encore levé, et sous le couvert des arbres).

Juste avant d'accéder un col (compter environ ¾ d'heures), l'espace se dégage et je prend cette dernière photo de la réserve de Néouvielle.

Néouvielle

 

Je rejoins un petit groupe de randonneurs au col bien dégagé, au milieu des rhododendrons. Le sentier est tout tracé pour rejoindre le lac de l'Oule. J'ai un regret à propos de ce sentier : une fois dans la forêt, on ne voit pas le lac de l'Oule, ou par de très rares trouées. Il faut attendre d'être sur ses berges pour le voir. Et puis la descente, avec ses rochers à enjamber ralentissent la progression (même temps de descente que de montée).

 

Mais la vue est superbe : un grand sentier fait le tour du lac, et quelques personnes sont déjà arrivées. Il est 10h15, l'heure d'une petite collation. Je pars maintenant au nord contourner la rive avant de monter vers Bastan, de l'autre côté du lac.

Lac de l'Oule

 

Arrivée sur la berge nord, le sentier traverse un ancien éboulis, puis franchit un ruisseau sur unn joli pont de pierre. Quelques mètres plus loin, à l'intersection pour partir vers Bastan, cette cabane n'attend qu'une chose, entre prise en photo. Voilà qui est fait.

 

Le sentier s'élève en douceur, d'abord à l'abri des arbres puis, comme ci-dessus, au sooleil. Après une grande traversée, et avant un virage qui fera passer derrière un monticule et empêchera de voir le lac, je le prends une dernière fois en photo.

Lac de l'Oule

 

Voici la cabane de berger du Bastan (il est 11h10), avec ses panneaux photovoltaïques, els premiers que je vois sur le parcours. On voit bien la remise et pour le moment la cabane semble inoccupée.

Le sentier oblique alors à droite dans une forte pente pour atteindre un carrefour : au nord pour rejopindre les lacs de Bastan, à l'est pour partir vers Vielle-Aure. C'est ici que je dis définitivement au revoir à mes amis randonneurs nantais, puisque nous partons dans des directions opposées.

C'est également là que je récupère mon groupe de retraités de la veille, que je dépasse petit à petit pour atteindre 20 minutes plus tard le premier lac de Bastan, le lac Inférieur.

 

Un crapaud accoucheur se repose sur les berges du lac, ou bien il faut des étirements de pattes, va savoir.

 

Le lac Inférieur, sur fond de paysage montagnard. C'est toujours aussi beau.

 

15 minutes plus tard, c'est le lac du Milieu qu'on atteint, surplombé par le refuge; je suis donc quasiment arrivé à destination.

 

Et le voici donc le refuge, atteint sur les coups de midi. J'emprunte une petite cuillère (j'ai une compote comme dessert), et m'installe en terrasse pour manger face au lac.

 

J'en profite pour prendre un panoramique des lieux. On peut voir qu'un groupe de campeurs s'est installé sur les berges du lac. Ou plutôt des lacs, puisqu'il y en a deux.

Lacs du Milieu

 

Voici précisément à quoi ressemble le refuge :

- la cabane triangulaire contient la cuisine et le réfectoire en bas, un dortoir à l'étage (et je ne vous parle pas de l'échelle pour y grimper)

- en contrebas, une cabane de douche rustique (2-3 planbches, un rideau, un tuyau d'arrosage)

- à droite, une tente canadienne qui sert également de dortoir (c'est là-dedans que je dormirai, un groupe ayant réservé lé dortoir de la cabane)

- non visible sur la photo, le bloc sanitaires (toilettes sèches) à ma droite et la cabane pour héberger les gérants du refuge à gauche).

 

Et maintenant commence un long, très long moment. J'ai tout un après-midi à ne rien faire (je n'ai même pas pensé à emmener un bouquin avec moi), donc je glande. J'essaye de me (re)poser auprès du lac (ce sont bien mes pieds et ma tête que l'on voit), mais c'est difficile, surtout que le soleil commence à cogner.

 

Heureusement, quelques chèvres viennent égayer mon après-midi.

 

En fin d'après-midi,  après avoir essayé vainement de m'intéresser aux lectures spirituelles à disposition dans le réfectoire, je m'allonge sous la tente, mais il fait bien chaud. Je m'ennuie tout seul, puis j'observe ce crapaud venu jusqu'au pied de la couchette.

Avant de manger, je surprends un groupe de jeunes faire une partie de Citadelles, j'ai hésité à me joindre à eux (j'avais déjà fait des parties de belote plus tôt). Quand vient le temps du dîner, je me retrouve en bout de table, étranger au petit groupe avec qui je partage la table, 5-6 personnes de la même famille. Cela renforce encore plus ma solitude.

 

Après manger, je profite des derniers rayons du soleil au-dessus de la montagne pour monter voir à quoi ressemble le lac Supérieur. J'en profite pour faire un peu le mariole.

 

En redescendant, je monte sur un rocher pour prendre cette dernière vue sur les lacs du Milieu, puis je vais me coucher. La température a baissé, je n'ai pas de trop de mes 2 couvertures pour supporter la fraîcheur. Mais je ne m'endors pas tout de suite, puisque le groupe ayant réservé le dortoir du refuge fête les 40 ans d'une amie. Il y a donc du bruit et le sommeil ne vient pas. En plus, j'appréhende un peu la journée du lendemain, le mauvais temps doit revenir.

 

J'ai passé une très très mauvaise nuit à Bastan, étant incapable de trouver le sommeil : il faisiat froid sous la tente candienne malgré mes deux couvertures (pas de couvre-chef) et la bande de potes n'est partyi se coucher qu'à minuit. En plus j'avais un début de diarrhée, si bien que je devais aller aux toilettes toutes les demies-heures. Fatigué, je suis rentré dans le gîte, trouvant un duvet de secours et je me suis couché dans le réfectoire. Il faisait certes meilleure (aux alentours de 15°), mais mon indisposition couplée au bruit des ruisseaux, me faisant croire que la pluie arrivait, m'ont tenu éveillé toute la nuit.

Au petit matin, je n'étais donc vraiment pas frais et ne m'en sentait pas du tout le courage de marcher 5-6 heures jusqu'à Saint-lary, surtout sous la pluie. J'ai donc très rapidement fait mes affaires (je n'ai rien pu avaler) et suis parti dès 7h30. Avec mon état, j'ai demandé au gérant s'il avait des courses à faire (il dispose d'une voiture plus bas), mais ce n'était pas le cas. Par contre, il m'a parlé de l'hôtel un peu en contrebas du lac de l'Oule. Je suis donc parti d'un bon pas pour y aller.

Normalement, j'aurais dû partir en hauteur et rester sur le plateau pour rejoindre Vielle-Aure, mais mon état de santé en a décidé autrement.

 

600 mètres de dénivelé avalés en 90 minutes, d'abord sur un sentier pour rejoindre le refuge de l'Oule, ensuite par une piste forestière pour rejoindre la route.

Quand je commence la descente, je vois que le ciel se couvre. Arrivé au lac du Milieu, je rencontre un randonneur qui me confirme que le temps se dégrade. Et en effet, une fois arrivé au lac, il se met à pleuvoir. J'enfile rapidement ma cape de pluie et longe la rive est du lac, dans toute sa longueur pour atteindre le refuge de l'Oule.

Malheureusement, la gérante m'informe qu'elle n'a pas de clients, si ce n'est des personnes de sa famille, donc pas de moyen de locomotion. Par contre, elle me propose d'appeler un taxi qui m'attendra à Artigusse, leiu de départ de la piste forestière menant à l'hôtel. J'accepte bien volontiers, et je me réchauffe en buvant un chocolat chaud.

Puis je repars pour une demie-heure de marche au parking. La pluie s'est arrêtée, et j'attends tranquillement le taxi qui m'emmène à Saint-Lary. Les gérant de l'hébergement sont surpris de me voir arriver aussi tôt (il est à peine 11 heures), heureusement la chambre qui m'est réservée est libre. Je m'y installe et m'endors au calme.

Réveillé en début d'après-midi, je mange mon pique-nique puis vais me promener dans Saint-Lary. Le temps est gris et il ne semble pas s'arranger pour les jours qui suivent. En plus, ma mauvaise nuit (la deuxième depuis mon départ de Cauterets) m'enlève toute motivation de continuer. Je réserve donc un billet pour le bus qui m'emmènera à la gare la plus proche.

Ci-dessous, quelques photos prises dans le village.

 

 

 

Le lendemain, après encore quelques péripéties (le train pour à Tarbes ayant eu du retard, j'ai failli rater la correspondance pour Paris), je suis donc de retour chez moi, 4 jours plus tôt que prévu. Mais je ne regrette pas ma décision, et me rappellerai toujours de cette magnifique étape m'ayant emmené dans la réserve naturelle de Néouvielle.